Samedi 10 Avril – SAINT JEAN DU GARD – Prologue
Vendredi 9 Avril, 18 heures, départ pour Clermont Ferrand. 22 heures nous récupérons à Volvic le camion qui servira à transporter toute l’équipe et le matériel durant la semaine. Au passage un grand remerciement à Michel ROUQUETTE pour le prêt de ce véhicule.
Après une courte nuit à Clermont Ferrand nous nous entassons dans le camion et prenons la route de Saint-Jean du Gard que nous atteignons vers 10 heures.
10h30 – Vérification du matériel. Tout est ok, même si Pascal fait déjà parler de lui en n’ayant pas de couverture de survie.
11h30 – Briefing. La pression monte. La carte du prologue et celle de la 1ère étape nous sont remises à cette occasion.
Le départ du prologue est prévu à 14h45 de la maison de la randonnée de Thoiras que nous rejoignons en train à vapeur. Les musiciens qui nous accompagnent nous on joué dans les oreilles pendant tout le trajet. Nous sommes presque sourds, mais tous nos autres sens sont en éveil.
Sylvain, Stéphane et Pascal représentent l’équipe DSA pour le prologue.
Avec un dénivelé positif de 600m, un terrain cassant et un temps froid, ce prologue de 18km nous a tout de suite mis dans les conditions de course que nous allons rencontrer toute la semaine. Dès le départ Pascal joue des coudes avec l’équipe de la Clusaz. Le ton de cette après-midi est donné. Le prologue se déroule à merveille et va démontrer que c’est en course à pied que nous avons le plus de potentiel. L’équipe est orientée de main de maître par Stéphane. La découverte de la balise optionnelle B51 sur laquelle nous sommes les premiers à poinçonner nous ouvre les portes du podium. A l’arrivée, c’est à peine croyable, nous sommes 2ème. Sans deux ou trois hésitations, il n’y a pas de doute nous serions en tête à l’issue du prologue. Ce résultat conforte Pascal sur les capacités de l’équipe à viser le podium à Clermont Ferrand.
Malheureusement cette mise en confiance va nous coûter cher dès l’étape du lendemain.
Dimanche 11 Avril – SAINT JEAN DU GARD / ISPAGNAC – Etape 1
La nuit dans un petit hôtel de Saint-Jean du Gard a été bonne et c’est plein d’espoir que nous prenons le départ à 8h00. Cette première étape est l’une des plus redoutables avec un dénivelé extrêmement important. De Saint-Jean su Gard, nous devons rejoindre les pentes du Mont Aigoual avant de basculer vers le versant nord et de rejoindre Florac, puis Ispagnac. La première section de course à pied est réalisée par Richard, Sylvain et Stéphane. Nous sommes bien en jambe et malgré une hésitation nous décidons de ramasser les 2 balises bonus. Ces deux balises peuvent être validées jusqu’à 9h08. Le PAC 1 situé au col de Mercou ne nous verra arriver que vers 9h12. Les consignes de Pascal ont été suivies à la lettre. « On prend toutes les options ». Résultat : 2 balises bonus pour rien. Le moral atteint et le physique entamé par plus de 600m de dénivelé et 10km parcourus en 1h15. Nous allons nous refaire dans la deuxième section. Pascal remplace Stéphane et il est décidé de rejoindre le PAC suivant sans viser les balises optionnelles. Cette section parcourue en VTT commence mal. 500m de dénivelé en 5km dans les cailloux. Nous sommes bloqués derrière une équipe et nous avançons tout confort. La crête atteinte péniblement nous sommes toujours derrière l’équipe 6. Sylvain chute lourdement dans les pierres. Les secondes s’écoulent. Lorsque nous prenons conscience que nous ne sommes pas en avance sur l’horaire de régulation il est déjà trop tard. Nous atteignons le PAC du col du Pas avec 1 minute 30 de retard et subissons notre première régulation. Moral en berne, c’est avec lenteur que nous embarquons tous dans le camion pour le PAC 3 qui sera la pause de midi. Ce PAC 3 devait être atteint par les coureurs avant 12h21. Nous arrivons à 11h40 et apprenons que nous sommes à nouveau régulés. On frôle la catastrophe. Finalement l’organisation décide de nous faire partir du col de Finiels. La balise B9 ne nous sera pas validée. Nous perdons de précieux kilomètres. L’après-midi qui comporte 3 sections VTT et une portion Kayak en eaux vives sur le Tarn se termine mieux. Aucune balise optionnelle ne sera validée.
Résultat : Nous sommes 13ème de l’étape avec 66,2km de validés et 13ème au général. 1709m positif et 1399m négatif ont été avalé aujourd’hui.
Lundi 12 Avril – ISPAGNAC / VILLEFORT – Etape 2
La sagesse nous a gagné, voir la résignation. Nous ne prendrons plus de risque et nous contenterons de rallier les PAC sans prise de balises option. Cette étape doit nous mener sur les cimes du Mont Lozère, à plus de 1500m.
Ce matin, 8 heures, départ en VTT. Stéphane, Sylvain et Richard s’y colle. Nous roulons tranquillement jusqu’au PAC 1 et nous enchaînons à pied, Pascal remplaçant Richard. Au départ de ce PAC nous prenons une route opposée aux équipes déjà passées bientôt imitée par l’équipe 12. Nous progressons régulièrement et au moment de croiser la balise optionnelle B14 nous décidons d’aller la chercher pensant pouvoir la valider. Pascal s’arrache dans la neige pour la poinçonner. Le parcours s’étire ensuite sur la ligne de crête et nous forçons l’allure pour valider cette balise B14. Mais les kilomètres nous séparant du PAC sont importants et nous sommes obligés de renoncer, bientôt imité par les quelques équipes que nous dépassons ou qui nous rattrapent. L’arrivée au PAC 2, au refuge du Mont Lozère, lieu du repas, se fait sous le soleil et nous profitons d’une soupe chaude réparatrice.
L’après-midi s’annonce longue. 40km de VTT sur les plateau du Mont Lozère à plus de1200m d’altitude. Pascal, Richard et Stéphane se charge de rouler. L’attente au PAC 4, le PAC 3, ne donnant pas lieu à assistance est longue et froide sur les bords du lac de Villefort. L’heure de fermeture du PAC se rapproche (16h49) et l’équipe 11 n’est toujours pas en vue. 16h42, les voilà enfin. La portion de Kayak sur la retenue d’eau de Villefort va pouvoir se faire. Stéphane et Sylvain sont sur l’eau. 20 minutes après s’est le débarquement et nous rejoignons Villefort à pied accompagné de Pascal.
La journée s’est bien passée. 1440m de dénivelé positif contre 1360 en négatif. Nous validons 79,10km. Nous sommes 15ème de l’étape et 14ème au général. L’hôtel se trouve à Villefort.
Mardi 13 Avril – VILLEFORT / PRADELLES – Etape 3
Aujourd’hui, nous continuons de ne pas prendre de balise bonus. Dommage, il semble que la journée était relativement facile et que nous aurions pu glaner, à l’instar des autres équipes, quelques kilomètres supplémentaires.
Départ à 8h00 en kayak sur le lac de Villefort. Pascal et Richard sont sur le bateau. IL ressorte les premiers de l’eau. Sylvain et Stéphane s’élancent à 2 sur la voie Régordane pour atteindre en 6km de course à pied la cité médiévale de la Garde Guérin. Un seul coéquipier peut monter en haut de la tour pour poinçonner la balise B3. Au PAC 2, nous sommes toujours en tête. Il est bon de faire la course en tête, la motivation suit. Mais une erreur de Sylvain en orientation et nous voilà rattrapé par les équipes phares de cette Transmassif. La section PAC 2 – PAC 3 se court en VTT avec Pascal, Richard et Sylvain. Pascal, Stéphane et Sylvain enchaînent ensuite à pied dans les gorges de la Borne et vont cueillir deux balises bonus au prix d’une traversée du torrent jusqu’à la taille. La matinée se termine par 10km de vélo, avec Pascal, Richard et Stéphane, pour rejoindre Saint-Etienne de Lugdarès, lieu de la coupure du midi qui n’interviendra pas avant 14h00.
Le départ de l’après-midi est donné à 14h30 pour une section de 20km en VTT, qui nous conduit jusqu’à Langogne. Le chrono de la journée s’arrête là. Il reste une liaison VTT pour traverser Langogne et rejoindre la gare du Vélorail. Nous avons l’honneur de partager le notre avec 2 coureurs de l’équipe de la Clusaz. L’arrivée à la gare de Pradelles se fait 5,5km plus loin. De la gare il y a encore 200m de dénivelé pour rejoindre à pied le centre ville.
Encore une grosse journée, 2164m positif pour 1621 négatif. Lavage des vélos dans la fontaine et révision complète sur la place du village. Nous terminons cette étape sans risque à la dernière place au scratch et reculons à la 16ème place au général.
Mercredi 14 Avril – PRADELLES / LAUSSONE – Etape 4
Départ à 8h00 pour une petite étape de jour avant une course d’orientation de nuit à Laussone. La première portion du jour en VTT doit nous conduire avec Richard, Stéphane et Pascal dans les gorges de la Loire. Cette étape démarre fort. Oublié la prudence de la veille, nous glanons 2 balises bonus avant d’enchaîner en course à pied pour se rendre au départ d’une portion en kayak sur la Loire qui va marquer les organismes. En effet, aucune équipe ne sortira de l’eau sans quelques retournements.
Au départ de la course à pied une petite tyrolienne pour traverser la Loire avant de la longer au fond de la gorge, des paysages magnifiques. Nous sommes bon derniers et chargés de ramasser les 2 balises sur ce parcours. En kayak, Stéphane et Richard parti avec ¼ d’heure de retard rallie l’arrivée quelques secondes seulement après l’avant dernière équipe. Sylvain et Pascal repartent le couteau entre les dents bien décidés à abandonner cette dernière position, mais un mauvais choix d’itinéraire (recherche d’un gué inexistant) puis une erreur d’orientation après la balise B9 vont la conforter. A cela s’ajoute un maillon de chaîne tordu sur le vélo de Stéphane qu’utilise Pascal, le sien étant en rade de roue libre depuis la veille. Nous rallions finalement Laussone après une nouvelle section en VTT et un final en course à pied. Nous sommes 15ème de l’étape du jour et confortons notre 16ème place au général.
A 21 heures, les équipes de la Transauvergne nous ont rejoint pour prendre le départ de la CO de nuit. Départ toutes les minutes. Hasard du tirage au sort nous sommes avant dernier à nous élancer. 1h15 de course à la frontale sur une carte au 1/25000ème avec 4 balises obligatoires et 15 optionnelles. Après 1h10 de galères, des souffrances à l’estomac pour Sylvain, d’errements dans des marécages nous sommes de retour à Lausssone avec les 4 balises obligatoires et une option. Belle course finalement, nous sommes 8ème de l’étape. L’hôtel est au Monastier sur Gazeille. Nous filons dès la CO terminée. Demain le départ est donné à 8h30 de Saint-Julien Chapteuil.
Jeudi 15 Avril – SAINT JULIEN CHAPTEUIL / SAINT BONNET LE CHATEAU – Etape 5
5ème jour de course, les organismes sont rodés. Les courbatures ont disparu. La journée démarre par 8km de course à pied et 400m de dénivelé positif. Pascal, Stéphane et Sylvain commencent. Richard remplace Pascal pour la section suivante en VTT. Aujourd’hui le repas a lieu au PAC 3 après une nouvelle section en VTT.
Le départ du midi se fait en kayak. Les équipages sont priées de regagner l’embarquement à pied. Seul DSA suivra la consigne et Pascal et Richard parcourrons en combi, gilet et pagaie les 2km nous séparant du départ. Sébastien Michel aura pitié d’eux et les conduira sur les derniers mètres en voiture. Résultat, 5 minutes de retard au départ. Après le kayak, l’après midi est encore longue avec 1 course à pied et 3 section VTT pour arriver à Saint-Bonnet le Château. Encore 80km et 1572m de dénivelé parcourus. Pascal a laissé ses dernières forces dans cette étape que nous terminons à la 14ème place. Notre hébergement se trouve ce soir à Luriecq.
Vendredi 16 Avril – SAINT BONNET LE CHATEAU / SAINT DIER D’AUVERGNE – Etape 6
Le départ est donné à 8h00 pour un enchaînement VTT, course à pied, VTT, VTT avant la pause du midi. Le départ du midi est donné au PAC 5 à 14h00. Le parcours entre PAC 4 et PAC 5 se fait en liaison VTT. Stéphane, Pascal et Richard s’y colle. L’arrivée au PAC 6 au col des fourches doit se faire avant 15h11. L’équipe de DSA ne s’y présentera qu’à 15h15, après une erreur d’orientation fatale sur cette portion très tendue au niveau du chrono. Nous subissons là notre deuxième régulation. La section suivante devait se courir à pied. Cette régulation économisera le tendon d’Achille de Stéphane qui commence à souffrir. La fin de la journée se déroule en VTT. Le classement de l’étape est sans appel, nous sommes derniers. Nous sommes logés à Billom.
Samedi 17 Avril – SAINT DIER D’AUVERGNE / PUY DE DÔME – Etape 7
L’étape de trop pour les vélos. Cette étape courue dans la boue et sous la pluie nous verra souvent finir les sections VTT avec le vélo sur le dos et en courant à coté. Avec tant de malchance, nous ne pourrons pas éviter une nouvelle régulation. Avec le recul, c’est la seule que nous n’aurions pas pu éviter de la semaine.
Le départ de la 7ème étape est donné à 7h30 de Saint Dier d’Auvergne. Il faut rejoindre le Puy de Dôme avant 16h00 avec encore 70km et 1595m de dénivelé positif. Stéphane ne peut plus courir. Sylvain, Pascal et Richard débutent donc l’étape en course à pied. Pascal n’est plus que l’ombre de lui-même et il faut le tirer sur toute cette portion. Au PAC 1 et PAC 2 nous sommes bien, nous prenons une balise bonus que nous validons à PAC 2. Entre PAC 2 et PAC 3 nous semblons avoir le temps mais à 3km de l’arrivée chute lourde de Stéphane, disque avant bloqué. Impossible de réparer sur place. Stéphane prend le vélo de Richard et son VTT sur le dos et Richard nous suit en courant. L’équipe 12 a pitié et voilà Richard assis sur la selle d’un concurrent. Nous terminons l’étape ainsi dans les délais, mais ce fut juste. Nous décidons de réparer avant le transfert en véhicule jusqu’à Saint-Amand Tallende pour le repas.
Le départ de l’après-midi est donné à 12h00 en VTT pour 8km d’enfer. Pour commencer, une montée abrupte dans les cailloux avec le vélo aux côtés puis un chemin de crête dans la boue et les épines. Sylvain crève, regonfle, mais doit finir la section en courant. Au PAC, réparation. Une première fois, mais ça ne tient pas. Nouvelle chambre à air et départ du PAC, dernier, avec 2 minutes de retard sur l’heure de régulation. 500 mètres plus loin nouvelle crevaison. Heureusement que le camion est avec nous. Après 10 minutes d’énervement nous repartons, résignés, mais bien décidés à valider cette section. La boue continue d’envahir les chemins et la progression est ralentie. A la balise B10, mauvaise nouvelle, nous n’avons pas la carte pour finir le parcours. Nous décidons d’attendre une équipe du Défi attardée. A l’approche de la balise B11 nous retrouvons 2 équipes de la Transmassif qui se sont égarées. Cette rencontre nous rassure un peu. Nous terminons la section tranquillement et allons cueillir notre troisième régulation. L’avant dernière section de cette Transmassif 2004 se fera donc en camion, avant l’assaut final du Puy de Dôme à pied. Stéphane nous retrouve dans les derniers lacets pour franchir tous ensemble la ligne d’arrivée.
Le final sur Clermont Ferrand devait se faire en roller, mais les conditions météo étant tellement défavorable tout est annulé. Nous finirons cette Transmassif par un petit tour de vélo dans Clermont Ferrand avant de monter sur le podium à la 16ème place, avec 520,3 km de validés, pour récupérer notre polaire TRANSMASSIF bien méritée.
L’équipe DEFIS SPORTS AVENTURE était composée pour cette Transmassif 2004 de Richard TISON, Pascal GILLET, Stéphane MUQUET, Sylvain JACOB et Cyril ROUSSEL, notre assistant que nous remercions très sincèrement. Sans sa présence notre parcours aurait été encore plus chaotique.
Nous remercions également la Ville d’Antony, la société AVENANCE, Michel ROUQUETTE et Monsieur COURTES pour leur soutien.
Et si c’était à refaire ? Pourquoi pas ? Mais dans d’autres conditions.
Tous les équipiers doivent s’engager parfaitement prêt physiquement (ce qui était le cas cette année), avec du matériel à la hauteur de cette épreuve de 8 jours (ce qui n’était pas forcément le cas). Chacun doit aborder les transitions entre chaque section pour que le minimum de temps soit perdu. Une caisse par personne avec le matériel de la journée (chaussures, vêtements, eau, nourriture, …) doit être adoptée. A chaque PAC les caisses sont présentées par l’assistant sur une bâche. Le ravitaillement doit être collectif.
Le rôle de l’assistant doit être renforcé. Il doit pouvoir entretenir le matériel, préparer le matériel aux différents PAC, aider et remotiver les équipiers à chaque changement.
La stratégie de l’équipe doit être développée plus sérieusement et l’étude du parcours réalisée au plus juste pour bien évaluer toutes les options à choisir.
Les régulations coûtent chères et doivent être évitées à tout prix.